jeudi 26 mars 2020

La petite princesse

Il disait : « Tu es ma petite princesse », ses grands bras entourés autour de moi. Et moi dans ses yeux je me voyais avec une robe rose à paillettes. Et mon cœur était tout chaud de l’amour contenu dans ses baisers.

Puis le bruit, les cris, le froid. Notre maison sans toit, maman couchée dans la poussière avec une flaque rouge sous la tête.

Puis la fuite, la marche, longtemps, ma main serrée dans sa main.
Puis mouillée serrée terrorisée au fond du bateau avec des dizaines d’autres. Puis les vagues hautes comme des maisons et le bateau retourné. Des bras qui me soutiennent, me jettent sur une plage.

Je ne suis plus la princesse de personne. Je patauge dans la boue de ce camp, seule, affamée. Je n’ai pas revu mon père depuis le bateau. Viendra-t-il me chercher ? Le soir je m’enroule dans cette mince couverture, dans cette tente que je partage avec d’autres enfants, dont la plupart ne parlent pas la même langue que moi, et j’essaie de recréer autour de moi la chaleur rassurante de ces grands bras.

Viendra-t-il me chercher ? Viendra-t-il me chercher ?...

2 commentaires:

  1. Bon, je sais pas ce qui m'a pris, j'ai écrit un truc pas gai là... C'est pour ça que c'est court. Ça m'a sauté dans la tête, mais j'étais pressée de m'en débarrasser :(

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  2. Pas très joyeux effectivement... Mais on rêve d'un mieux pour cette princesse, forcément...
    T'as des idées pour le prochain sujet, chef crabe-mayo ? :)

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